Une enfance pendant la guerre

J’avais 6 ans en 1939, à la déclaration de guerre. Nous étions en vacances à Nassigny avec grand-père, grand-mère, les cousins et les oncles et tantes. Je n’ai pas bien compris ce qui se passait. J’entendais le mot " guerre ", je voyais la mine soucieuse des grandes personnes, mais je ne réalisais pas. Nous allions bientôt être tous dispersés. Nous les Ricard, nous retournions à Alger. Nous ne devions pas nous revoir avant une longue période de sept ans au bout de laquelle certains d’entre nous ne seraient plus de ce monde. Mais cela nous ne le savions pas encore… En tout cas, brutalement tout changeait : plus rien de ce qui avait été pour nous de si merveilleuses vacances .
 

Finis :

• les taquineries de Jean, Pierre et Mayève ,
• les joyeuses parties dans le pré avec les grands cousins qui étaient de bergers armés de bâtons tandis que, nous, les petits, nous étions des veaux ou des vaches, consciencieusement à quatre pattes dans l’herbe ,
• les concours de déshabillage,
• les promenades avec oncle Dominique toujours muni de sa canne,
• les conversations de maman avec ses sœurs, en anglais, lorsqu’elles ne voulaient être sûres de ne pas être comprises de nous…

• la gymnastique avec Guigui et les baignades dans le Cher…
• Les feux d’artifice de Léopold,
• Les chagrins nocturnes de Françoise qui obligeaient Marie-Anne à aller chercher maman…,
• Les concours de pipi et Laurent et Bruno,

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